Merci Céline Alvarez pour la colère et pour les larmes
J'ai mis du temps à me décider, mais cette fois j'y vais.
Il fallait que ça sorte, c'était une certitude. Mais comment ? La colère s'est un peu calmée. Ou plutôt, elle est toujours là, mais je la contrôle.
Je viens d'achever la lecture du livre de Céline Alvarez (en photo) Les lois naturelles de l'enfant, édité par Les Arènes. Et je suis bouleversée. Et je suis en colère. Et j'en parle dès que je peux.
A mes clients, comme Ofelia, un organisme de formation atypique ou comme SYclear qui accompagne les entreprises dans leur transformation digitale. A mes co-locataires professionnels de la Villa Josiane lors d'une soirée de remises de trophées pour des entreprises en Val de Saône (où nous n'avons rien gagné) : je venais tout juste de descendre du train qui me ramenait d'Angers et dans lequel je venais d'achever la lecture du livre de Céline Alvarez.
Je leur ai dit que j'avais pleuré de colère devant 3 passagers qui partageaient un espace de 4 sièges avec moi dans le TGV.
Que dans le métro entre la gare et chez moi, j'écrivais dans ma tête ce que j'avais à dire sur ce livre, que je gesticulais un peu trop, qu'on a du me prendre pour une folle.
Une semaine après, j'étais à une soirée-atelier organisée par Waoup et Humaninnov à l'Idrac de Lyon sur le thème du bien-être au travail et, quand on m'a passé le micro pour m'exprimer sur mon ressenti de la soirée, j'ai parlé... de Céline Alvarez et de son livre !
Au secours ! Il faut que ça cesse !
Alors voilà, j'écris cet article non pas pour vous raconter ce qu'il y a dans ce livre - que tout le monde doit lire, je pense que vous l'avez compris - mais pour vous dire dans quel état physique et d'esprit il est susceptible de vous transporter.
En tant qu'ancienne petite fille qui est allée à l'école. En tant que maman de deux enfants au collège.
En tant que parent désolé par notre système éducatif. En tant qu'adulte désarmé face à un monde du travail qui broie notre solidarité, notre empathie, notre humour, notre joie de vivre, je tiens à remercier Céline Alvarez.
Merci pour la colère qu'elle a provoquée en moi et qui n'est pas prête de s'éteindre, surtout avec la terrible année électorale qui arrive.
Merci pour les larmes versées sans aucune honte. Elles ont nettoyé mes yeux, irrigué mon esprit et je suis sûre qu'elles annoncent un avenir meilleur.
Car c'est ça le message de ce livre : que c'est enfin devenu possible. Possible de permettre à des enfants d'apprendre, de devenir autonome puis des adultes solidaires, pleins d'énergie pour entreprendre et créer pour le bien commun et non pour une quelconque gratification reçue de je ne sais qui.
Car je sais maintenant, à la lecture de ce livre, qu'il n'y a pas plus grande récompense que le plaisir ressenti à avoir aider l'autre.
Ce que je savais déjà, bien sûr, pour l'avoir vécu, comme la plupart d'entre nous. Mais sans l'expliquer scientifiquement. Vives les sciences cognitives, sur lesquelles se basent Céline Alvarez, et qui nous dévoilent enfin ce trésor de l'humanité.
On va enfin pouvoir affirmer qu'il est scientifiquement prouvé que la bienveillance à l'égard de l'autre est le moteur essentiel de tout apprentissage.
On ne va plus passer pour des utopistes, pour des naïfs.
Pourquoi alors être en colère ?
Pour le gâchis. Pour ces 40 % d'enfants qui entrent en 6e avec des difficultés en lecture, écriture et mathématiques. Alors que dans une ZEP, des enfants de maternelle, dès 4 ans, plongés dans un environnement bienveillant, ont appris à lire et compter avec plaisir...
