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BLOG - 21.12.2016

Toi, la génération Y à toi tout seul

Rappel des faits :

« Génération Y : toute personne née entre 1980 et 1997 »

Chef d’accusation :
« Impossibilité de travailler avec la génération Y »

Lieu du crime :
Conversation téléphonique avec un client au sujet d’un partenaire identifié comme faisant partie de la Génération Y.


La parole est à la défense

« Si tu as entre 20 ans (né en 1997) et 37 ans (né en 1980), prend garde : tu risques de devenir, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, le porte drapeau de la génération Y.

Avec tout le folklore littéraire qui va avec et notamment le fameux « impossible de travailler avec cette génération » !

A toi tout seul - parce que, par exemple, tu n'as pas tout à fait assuré et réagi assez vite pour rattraper le coup - tu n’es plus « un prénom » et « un nom », mais la génération Y tout entière.

Et là, ça peut faire très mal.

Je suis d’autant plus à l’aise pour évoquer ce problème, que je fais partie de la génération « chômage et sida » (les joyeusetés qui nous attendaient après le bac, selon certains professeurs particulièrement peu pédagogues ni bienveillants). Je suis née en 1975.

Donc, comme par enchantement, tu deviens la génération Y à toi tout seul.

Vraiment pas de bol…

Cette génération (donc toi) incarne le désordre, la désobéissance au monde de l’entreprise.

Vous avez donc tous les torts. La phrase que j’aime le plus c’est : « J’ai 42 ans ! Je ne vais pas me faire emmerder par la génération Y ! » (je traduis : « je ne vais pas me faire emmerder par toi »).

Quand on est identifié à un groupe, les barrières de la politesse sautent. L’interlocuteur peut tout se permettre sous prétexte qu’il parle de ce groupe et pas à toi directement.

C’est plus facile de dire « impossible de travailler avec la génération Y » que de dire « impossible de travailler avec toi ». Les conséquences ne sont pas les mêmes. Mais la claque, elle, fait tout autant mal.

Généralités, virulence des propos… tu en prends pour ton grade

Mais tu dois te taire, parce que ton interlocuteur te parle de la génération Y et pas de toi. Et qu’en plus il a raison : tous les articles qu’on trouve sur le web le disent : il est impossible de travailler avec la génération Y !

Cela me rappelle une chose. Les femmes. Ah les femmes !  

Quand une femme a le malheur de ne pas être un surhomme, son « indignité » re-jaillit sur toutes les femmes.

Parce qu’on le sait : « il est impossible de leur faire confiance », « il est impossible de les comprendre » (comme la génération Y aujourd’hui).

Celle qui en parle le mieux, c’est Françoise Giroud lors d’une interview sur la condition féminine le 17 novembre 1970.

Tout est intéressant, mais j’attire particulièrement ton attention, "toi la génération Y à toi tout seul", sur 2 passages :

> 1'05'' : "est-ce qu'il y a quelque chose de commun entre la femme de 55 ans abandonnée avec 3 enfants par son mari, et Brigitte Bardot ?"

> 3'25'' "nous ne sommes pas à armes égales..."

A voir et écouter ici (le temps de chargement est un peu long, merci de patienter)

Tout ça pour te dire qu’à tous ceux qui vont évoquer la génération Y au lieu de s’adresser à toi directement, de t’entendre, de te comprendre, d’ouvrir le dialogue, tu peux leur dire « ... » au nom de toutes les générations précédentes (y compris « chômage et sida », merci) et de toutes les femmes, parce que c’est toi l’avenir, pas eux.

Comme la femme est l’avenir de l’homme...

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